dimanche 1 juin 2014

Quelques nouvelles de la Baleine Bleue...

Avant de parler de la Baleine, quelques mots sur son propriétaire.
Papa s'est blessé au genou l'hiver dernier, juste après les Fêtes. Pas de chute, mais un simple faux mouvement dans l'escalier, une marche ratée: un choc sur le genou, et une douleur qui n'en finit plus.

Consultations avec le médecin, visite chez le "ramancheur", radiographies, médicaments variés, massages, etc, rien n'y fait. Un douleur vive, qui empêche de marcher, empêche de dormir, et que seule une prise constante de médicaments anti-douleur venaient parfois à bout de calmer. Brièvement.

En temps normal, Papa n'arrête pas. Il a toujours quelque chose à faire autour de la maison. Prenez l'automne dernier, il a abattu 3 énormes arbres sur son terrain, arraché les souches, refait le terrassement, coupé tout ce bois, puis l'a transporté, cordé. Grosse job. Dans son atelier, habituellement il bricole sans cesse: soudure, travail du métal, mécanique. À 79 ans il est encore dur à suivre !

Mais pas cet hiver. Avec ce foutu mal de genou qui l'empêchait de tout faire, Papa a été comme un lion en cage tout l'hiver. Douleur, manque de sommeil, prise de médicaments, découragement face à tout les petits et gros travaux qui s'accumulent sans qu'il ne puisse rien y faire.

Le mois dernier Papa a enfin reçu une injection de je-ne-sais-trop-quoi dans le genou, injection supposée régler ce foutu problème. Il y a effectivement eu une lente amélioration: Papa prend maintenant beaucoup moins de médicaments, dort mieux, et a lentement recommencé à bouger autour de la maison. Mais la convalescence est lente, la douleur n'est pas complètement partie, il doit marcher avec une canne. 

Le retour du temps chaud, et surtout le retour de sa mobilité, quoiqu'encore limitée, lui ont certainement remonté le moral. Parfois avec un bon coup de main de la part de son frère, ou de son fidèle ami Gerry, il a pu effectuer certains travaux que le printemps apporte: démontage des abris d'auto, ramassage du terrain, etc. 

Une sortie est possible avec la Baleine Bleue dès le 15 juin, Papa a donc commencé à préparer le véhicule.

La Baleine

Le Travco a passé l'hiver bien confortablement dans l'abri temporaire que Papa installe à chaque automne. Seul problème détecté: la batterie était complètement à plat ce printemps. Ceci est plutôt étrange, compte tenu du fait qu'absolument tout était à OFF dans le Travco durant l'hiver, la batterie aurait normalement dû garder sa charge. Mais cette batterie, une grosse batterie de format 8D, quoique plutôt récente, n'a jamais été très bonne en partant selon Papa, sa capacité ayant toujours été plutôt médiocre.

La batterie a été sortie de son compartiment, puis soumise aux cycles de d'entretien et de désulfatation d'un chargeur «intelligent». Elle a ensuite subi un cycle de charge complet. Une fois stabilisée, elle affichait un voltage de 12.7 volts, ce qui est le voltage normal d'une batterie bien rechargée, mais cela ne garantie en rien sa capacité de fournir un amperage adéquat.




Aujourd'hui j'ai donné un coup de main à Papa pour remettre la grosse batterie dans son compartiment. Cette grosse batterie doit bien peser au-delà de 100 lbs. Ensuite, j'ai fait quelques tests au multimètre afin tenter de trouver ce qui pourrait bien consommer un peu de courant et décharger la batterie quand le véhicule est à l'arrêt, mais je n'ai rien trouvé: résistance infinie entre les fils de la batterie (circuit complètement ouvert), et pas le moindre milliampère ne circule lorsqu'elle est branchée. 



Papa a donc décidé de donner une dernière chance à cette batterie. Si elle ne donne pas un rendement satisfaisant, Papa la remplacera.

Démarrage

Le temps était donc venu de démarrer, pour la première fois cette année, ce bon vieux 440. Le Travco a été stationné pour l'hiver à la fin d'octobre l'an dernier, ça faisait donc 7 mois que le moteur n'avait pas tourné. Papa a actionné le démarreur durant une dizaine de secondes avant de faire une petite pause, tout en pompant l'accélérateur afin de faire monter le carburant. Puis au 2e essai, le gros V8 s'est immédiatement réveillé ! Le sourire dans le visage de Papa valait cher ! Pas le moindre bruit suspect, pas le moindre claquement, un ralenti parfait, comme si le moteur n'était arrêté que depuis la veille !

J'ai capturé ce moment sur vidéo:


J'en ai profité pour vérifier le système de charge du Travco: si la batterie est douteuse, l'alternateur est sans crainte avec un bon 14.7 volts.


Arizona

L'hiver dernier a été encore plus difficile pour Gerry, le bon ami de Papa.

Gerry et sa conjointe Pierrette étaient des snowbirds. À chaque automne ils quittaient Québec et se rendaient passer l'hiver en Arizona, à bord de leur motorisé Classe A Winnebago, un beau pusher diesel. Cependant, cet hiver, une fois rendus là-bas Pierrette est tombée malade. Ils ont dû revenir d'urgence à Québec en avion. Malheureusement la santé de Pierette s'est détériorée, et elle est décédée ce printemps.

Le motorisé de Gerry est toujours en Arizona, et il doit être ramené à Québec. C'est un long voyage, et Gerry ne voulait pas faire ce voyage seul. Finalement, c'est Papa qui l'accompagnera pour ce voyage. Papa et Gerry prendrons donc l'avion ensemble la semaine prochaine pour Yuma, AZ, et reviendrons à Québec avec le motorisé.

Les deux hommes sont des conducteurs d'expérience. Gerry connaît bien cette route, qu'il a parcourue à plusieurs reprises. Papa a passé sa vie sur la route, au volant de mastodontes bien plus gros qu'un Classe A, et il est très excité à l'idée de reprendre la route et parcourir le légendaire sud-ouest américain.

Gerry et papa se connaissent depuis leur enfance. Tous deux originaires du même village au Lac St-Jean, ils se sont perdus de vue dans la vingtaine, éloignés par le travail. 

Les deux amis ne se sont pas revus durant 37 ans. Puis, Gerry a pris sa retraite et est revenu habiter la région de Québec, et les deux chums se sont finalement retrouvés. Et ils en avaient long à se dire !

Après ces retrouvailles, Papa, Maman, Gerry et Pierette ont ensuite planifié un voyage en motorisé dans l'ouest canadien. Les couples avaient à l'époque chacun un petit Classe C, qui les ont menés jusqu'en Alaska à l'été 2001.

Je l'ai peut-être déjà mentionné ici, Gerry est un mécanicien extraordinaire, sa vaste expérience a fait de lui une référence absolue pour tout ce qui touche la mécanique, et son support et ses conseils furent déterminants lors de la rénovation du Travco, ainsi que du petit Classe C qui l'a précédé.

Même en se relayant au volant, ce voyage de 5000km durera plusieurs jours, de l'Arizona au Québec. Je leur souhaite un beau voyage, ils devraient être de retour vers la mi-juin.



Agrandir le plan