dimanche 29 août 2010

En vedette!

La Baleine Bleue ne passe certainement pas inapercue, tout comme ce blog. Au mois de mai dernier, j'ai été approché via le blog par une journaliste du magazine Camping Caravaning, publié par la Fédération Québécoise de Camping et Caravaning (FQCC), dans le cadre d'un article portant sur la "Deuxième vie d'un VR". J'ai rapidement mis la journaliste en contact avec mon père, une entrevue téléphonique a été réalisée, puis j'ai fourni quelques photos de la Baleine. Encore une fois, Papa était épaté par l'intérêt que suscite le bricolage d'un vieux motorisé comme le sien, et moi j'étais aussi surpris, du fait que Papa n'est même pas membre de la FQCC, mais également fier que son travail soit ainsi apprécié, et je savais que ça allait lui faire plaisir de raconter l'histoire de son Travco.

Nos avons donc attendu avec impatience l'édition d'août 2010 du magazine de la FQCC. Tel que prévu, l'article, intitulé "Second début pour un vieux VR", apparaît à la page 73. Fort bien rédigé, l'article résume les circonstances entourant l'acquisition de la Baleine, les travaux de restoration menés par Papa, et inclut bien entendu l'adresse du blog. En tout cas, on ne peut pas dire que la Baleine manque de visibilité!



Quand à Papa, disons qu'il commence à avoir quelque peu l'habitude des reportages dans les magazines: il y a deux ans mon frère a rédigé un article sur mon père, à l'intention du magazine Motoneige Québec. Motoneigiste depuis de nombreuses années, mon père avait lui-même construit sa propre motoneige à la fin des années 50. Trouvant l'histoire peu banale, mon frère - un ardent motoneigiste lui-même - avait rédigé l'article à l'insu de Papa. Le texte a été publié dans l'édition janvier-février 2009 du magazine. Papa fut surpris, et plutôt ému, d'autant plus que le texte provenait de la plume de son propre fils.

Quelques personnes ont par la suite mentionné à mes parents qu'ils avaient vu la Baleine Bleue dans le magazine de la FQCC, et quelques personnes ont laissé leurs commentaires sur le blog, ce qui est toujours apprécié.

Vacances estivales

Le départ des vacances estivales a été quelque peu retardé cette année, la santé de Maman lui ayant joué quelques vilains tours. La Baleine a quitté Québec au début août et s'est rendue en Gaspésie et au Nouveau-Brunswick, pour revenir à Québec une dizaine de jours plus tard.
Belles vacances relaxantes pour mes parents, pas le moindre petit pepin à signaler sur le Travco lors de ce périple d'environ 2000 km, et d'après Maman, partout où ils vont la Baleine est toujours aussi populaire et attire toujours les curieux!
La Baleine Bleue est de nouveau sur la route pour environ 10 jours, destination Charlevoix et Lac-St-Jean.

À bientôt

Carl

mardi 6 juillet 2010

De retour pour la saison 2010

Finalement j'ai pu trouver quelques minutes pour mettre ce blog à jour!

Nous sommes déjà rendus au début juillet, et Papa a déjà passé quelques heures à travailler sur le motorisé depuis le printemps dernier.

Fuite d'huile
Il y avait un joint d'étanchéité ("seal") qui coulait légèrement sur le moteur de la Baleine. Rien d'inquiétant, sauf que lorsque Papa arrivait chez des amis ou parents et garait le Travco dans leur belle entrée pavée, il s'empressait de glisser un vieux bout de carton sous le véhicule pour éviter que les gouttes d'huile s'échappant du moteur ne tachent le sol.

Déjà qu'un véhicule qui a 35 ans est la plupart du temps catégorisé "bazou" même s'il ne perd pas d'huile, imaginez l'effet quand le conducteur s'empresse de placer un carton sous son véhicule dès son arrivée... Papa détestait cela, autant qu'il ne voulait pas non plus endommager l'entrée de ses hôtes.

Alors il suffisait de remplacer ce fameux joint. Très simple, n'est-ce pas?

En fait, non, ce ne fut pas si simple!
D'abord vidanger l'huile, puis retirer la panne. Tant qu'à y être, allons-y avec un bon nettoyage puis un peu de peinture afin de la remettre à neuf.



Ensuite, le joint d'étanchéité proprement dit.
Ce joint entoure le bout du vilbrequin du moteur. Il est en deux parties, deux demi-lunes, ce qui permet de le remplacer sans avoir à démonter le vilbrequin du moteur, ce qui nécéssiterais un travail colossal.
La partie du bas de ce joint a facilement été retirée une fois la panne à l'huile déposée. Cependant, pour la partie du haut, coincée par dessus le vilbrequin, ce fut une tout autre histoire...
Photo du moteur avec la panne à l'huile retirée:



Vue rapprochée de l'endroit où s'installe le joint en question, à l'endroit où c'est bleu:

Ce joint est fait de fibres tressées, un peu comme de la corde. Les instructions pour retirer cette partie du joint sont bien simples: il suffit de visser un vis à bois de bonne grosseur dans un bout du joint, puis de tirer sur la vis pour le faire sortir de là. Très simple en perspective, mais ça ne c'est pas passé si facilement.

Tout d'abord, impossble de faire tenir une vis assez solidement dans ce matériau de fibres tressées. Le joint refusait de bouger. En frappant le bout du joint avec une petite tige métalique et un petit marteau, Papa espérait le déloger de là en poussant sur un côté pour qu'il sorte de l'autre. Cependant, plutôt que de glisser autour du vilbrequin, le tressage du joint se compressait en longeur, comme lorsque l'on compresse un petit bout de corde torsadée dans le sens de la longeur, ce qui faisait en sorte que le diamètre du joint augmentait et il devenait alors plus serré dans son trou, et encore plus difficile à déloger de là. Le joint s'est mis à glisser légèrement, mais plus Papa tentait de le faire glisser, plus le joint se resserait autour du vilbrequin.
Papa utilisait une tige de laiton, un métal mou, pour frapper sur le bout du joint avec son marteau, afin de ne pas endommager le vilbrequin. Le joint glissait très lentement et ce fut un travail long et difficile. À mesure que le joint glissait, Papa devait courber la tige de laiton pour lui faire faire le tour du vilbrequin, la façonnant tel un outil conçu exprès pour ce travail. Après un longcombat, Papa est finalement venu à bout de sortir ce foutu joint de son trou.

Photo montrant une moitié du joint, le support de métal qui retient le nouveau joint caoutchouté qui remplacra le vieux joint. Le manuel est celui de la van Dodge Ram 1981 de mon père, à la page expliquant la procédure de remplacement de ce joint. La mécanique du Travco est similaire en plusieurs points avec la van de Papa.



Papa a pu réinstaller le nouveau joint sans trop de problème.
Alors c'est terminé le carton sous le moteur, le moteur du Travco est maintenant parfaitement étanche!

Papa a aussi travaillé sur quelques autres items de la Baleine, dont je parlerai bientôt. Le projet majeur pour cette année est un mise au point de la génératrice, et la remise à neuf de son compartiment. Cependant, Papa a eu d'autres occupations ce printemps, notamment l'achat d'un VTT longuement désiré, ce qui lui permettra de se rendre plus facilement à son chalet durant l'été. Il a ainsi passé de nombreuses heures à faire mettre son nouveau jouet à son goût, et à construire une remorque spécialement conçue pour le VTT.

Comme à chaque fin juin, la Baleine Bleue a fait partie de notre camping de groupe annuel à Stoneham, du 23 au 28 juin. La Baleine, unique Travco sur le terrain bien entendu, avait un site bien en vue des passants, et quelques personnes ont pris la peine d'aller dire à mon père qu'il possédait le plus beau motorisé du tout le camping! Dans certains cas on ne sait pas si c'était dit à la blague ou sérieusement, mais chose certaine le Travco ne laisse pas indifférent!

Sauvetage d'un Winnebago

Mon oncle (frère de mon père), avec son motorisé Winnebago 1975, devait aussi être de la partie, mais son motorisé est tombé en panne quelques kilomètre avant d'arriver au camping. Une fois la Baleine revenue à la maison, le Winnebago a été remorqué jusque chez mes parents, puis Papa et mon oncle se sont mis à la tâche de réparer le moteur en panne. Le diagnostic a été bien pire qu'anticipé, ce moteur était fatigué, et avait déjà été remonté de façon bâclée: gasket de tête sauté, la pression résultante dans le systeme de refroidissement a débranché un boyau de liquide de refroidissement, causant ainsi une sérieuse surchauffe du moteur. Résultat, pistons et cylindres brûlés, moteur à toute fins pratique scrap.

La solution la plus simple était de remplacer le moteur sauté par un moteur usagé. Incroyable mais vrai, suite à plusieurs appels téléphoniques, impossible de trouver un moteur 318 usagé! Même pas chez Pintendre Autos! En fait, il est certain que chez Pintendre ils ont probablement en stock des dizaines de 318 usagés en parfait état, ce moteur étant un des V8 les plus communs qui soient. Cependant, quand on téléphone là pour une pièce, il faut commencer par leur dire sur quel véhicule la pièce est destinée. "Winnebago 1975" ne faisant pas partie des choix dans leur ordinateur, ça s'arrête là et il est impossible d'aller plus loin dans la recherche avec eux! C'est complètement aberrant, il est impossible de simplement demander par exemple "un moteur 318, n'importe lequel, provenant de n'importe quel véhicule de n'importe quelle année entre 1970 et 1985, ils sont tous pareils", rien à faire, ça ne marche pas comme ça! Complètement ridicule, mais c'est la façon dont ils font affaire, et ils ont raté une chance de vendre un moteur ce jour là.

Papa et son frère se sont donc résolus à reconstruire le 318 sauté: nouveaux pistons, cylindres, bearings, gaskets, etc, plus de $1000 de pièces. Les deux hommes ont travaillé toute la semaine dernière à remonter le moteur du Winnie. Beaucoup de travail, qui a été faite avec le moteur en place dans le véhicule, avec les derniers jours par une chaleur de 30 degrés et plus.

Durant ce temps, la Baleine était sagement garée dans le fond de la cour, en attandant le jour où Papa se mettra au travail sur sa génératrice. Les vacances approchent aussi très bientôt, la Baleine est prête à prendre la route, et c'est peut-être cela que mes parents feront avant d'entreprendre les prochains travaux sur le Travco.

À plus tard!